• Un TNI, pour faire quoi ? Apprendre à utiliser un dictionnaire plus facilement.

     Comme dans beaucoup d'école rurale, j'ai des dictionnaires dans ma classe mais ce ne sont pas tous les mêmes. C'est plus compliqué pour apprendre à les utiliser mais en même temps, cette différence (certains sont pour le cycle 2 , d'autres sont des dictionnaires d'adultes) permet à tous d'utiliser progressivement des dictionnaires normaux (adultes). D'ailleurs, souvent, dans les dictionnaires de cycle 2 et dans ceux de début de cycle 3, il n'y a pas de définition, il n'y a qu'un exemple, ce qui est à mon avis un gros manque.

     

    Bref, c'est très difficile de savoir utiliser correctement un dictionnaire. On le voit même en fac. En langue, combien d'étudiant pour traduire, prennent le premier mot proposé sans se préoccuper du contexte. Si on enlève la difficulté de l'ordre alphabétique qui est l'étape préalable (voir paragraphe sur les étiquettes) il reste de nombreux problèmes à résoudre.

     

    1 Trouver le mot repère 

     

    2 Trouver le mot dans les deux pages (Pour certains élèves, mauvais lecteurs, c'est terrible de chercher un mot au milieu de tous ces autres mots, cela relève du prodige).

     

    3 Quelle est la ou les définitions du mot? Différence entre définition et exemple . 

     

    4 Pourquoi y a-t-il plusieurs numéros dans un mot? Le nombre de sens possibles.

     

    5 Que signifient les abréviations N. V. Adj. m. f. etc ?

     

    6 Comment trouver un synonyme?

     

    7 Comment trouver un contraire?

     

    Ce sont les difficultés minimum auxquelles vont être confrontés nos élèves. Ca fait beaucoup de choses en même temps. Le TNI permet de résoudre ces problèmes beaucoup plus facilement, rapidement et permet de rassurer les élèves qui se sentent en danger, en difficulté.

     

    Il suffit de scaner quelques pages des dictionnaires, du plus simple au plus complexe. (par contre dans l'utilisation individuelle, il faut quand même proposer aux élèves d'utiliser le dictionnaire qui sera le plus adapté à son niveau de lecture). Importer ensuite les PDF dans un paperbord. Dupliquer les pages. Les pages de dictionnaires sont donc sur grand écran. Il est beaucoup plus facile d'expliquer les notions avec le support visuel.

     

    Etape 1: Conserver les pages entières des dictionnaires pour faire surligner en fluo de couleur les mots repères. Passer au travail individuel pour vérifier que tous les élèves sont capables de repérer ces mots.

     

    Etape 2 : Repérer le mot dans la page. Agrandir le PDF si besoin. Débattre sur l'ordre alphabétique si besoin. Surligner le mot . Passer en phase individuelle.

     

    Etape 3 : Agrandir en 150% le document. Comme le texte est écrit très gros, on élimine en partie les difficultés de lecture.

     

    Faire colorier , après débat argumentatif, de différentes couleurs, la ou les définitions et les exemples. Reproduire plusieurs fois l'exercice en collectif car ce n'est pas évident puis passer au travail individuel. C'est là qu'on peut expliquer aux élèves la différence entre les dictionnaires pour "petits" et les autres. Cela peut inciter les élèves à passer aux dictionnaires de "grands" malgré leur difficultés en lecture.

     

    Etape 4: Avec le même document agrandi. Faire repérer le nombre de sens d'un mot (entourer de différentes couleurs). Discuter sur les différentes définitions proposées et sur la raison de ces différentes définitions. Faire chercher ensuite d'autres mots qui ont plusieurs sens dans le dictionnaire en individuel. Puis proposer d'abord collectivement, puis individuellement, des exercices dans lesquels il faudra chercher quel sens convient pour un même mot utilisé dans différentes phrases. A chaque fois, le rôle de l'enseignant est de faire justifier son choix à l'élève.

     

    Etape 5: Toujours avec le même document agrandi: faire repérer en fluo ou entourer les abréviations. Faire rechercher leur sens. Les collecter. Travailler ensuite en grammaire tout au long de l'année sur la nature des mots et compléter petit à petit ce qui a été collecté, donc revenir sans arrêt au travail qui a été mené sur le dictionnaire. Proposer au fil de l'année, selon ce qui a été travaillé en grammaire de nouveaux exercices sur le sens des abréviations (simples et courts du genre relier les abréviations et les noms complets).

     

    Etape 6 et 7: Faire repérer les synonymes et les contraires avec les mêmes techniques. Le faire tôt dans l'année avec les CM1 si on travaille avec les méthode "Je mémorise des mots..." en orthographe car ils en ont besoin assez vite.

     

    Il est bien évident que l'utilisation du TNI facilite énormément la tâche aux élèves. Toutes les classes devraient bénéficier de cet outil. A plus forte raison les élèves défavorisés qui ne disposent pas de dictionnaire à la maison par exemple ou qui ont des difficultés en lecture. Le dictionnaire, la capacité d'un élève à l'utiliser correctement est quand même fondamentale pour l'acquisition des savoirs. L'utilisation du TNI a également un rôle psychologique; il permet de désacraliser le dictionnaire (objet sacré car il représente par excellence le livre de tous les savoirs) qui peut faire peur à certains élèves. Le fait de gribouiller dessus, de le raturer va le transformer en simple outil et casser cette image. L'élève se l'approprie et va accepter de l'utiliser sans scrupule: il n'y a plus de barrière.

     

    On peut reprendre le même travail en petit groupe, en soutien pendant la classe s'il faut plus de temps à certains. On peut aussi mettre un élève qui a très bien compris et qui est très rapide avec ce groupe: les élèves se comprennent parfois mieux entre eux. L'enseignant peut travailler avec un autre groupe pendant ce temps.

     

    Pour l'enseignant, c'est un gain de temps à la longue et une économie d'énergie; il faut quand même se créer son outil de départ et ça prend du temps, mais il est parfaitement adapté à la classe. C'est aussi une satisfaction de voir que ce que l'on explique aux élèves est mieux compris car il y a un support visuel collectif. On peut reprendre le document produit quand on en a envie : " mais si ,..., tu te rappelles, on l'avait vu quand on avait travaillé sur le dictionnaire"... et on ressort le document pour un rapide rappel. A coup sûr, on va entendre: "Ah oui... C'est vrai!"

     

    Pour les dyslexiques informatisés, proposer le même travail mais ensuite les faire travailler en individuel avec l'enseignant sur leur ordinateur pour apprendre à utiliser le Littré de la framakey.

     

     


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