Pour me permettre de mieux gérer l'hétérogénéité de ma classe, j’ai changé de méthode de français cette année.

J’utilise "Faire de la grammaire" de F. Picot et la méthode d’orthographe " Je mémorise et je sais écrire des mots" du même auteur. Ces deux méthodes sont publiées au Scéren et donc, peu onéreuses.

Je me suis intéressée à cette méthode l'an dernier sur les conseil d'un collègue. Ca me semblait un peu compliqué, un peu flou pour moi qui avait l'habitude de travailler de manière un peu classique. Mais j'étais curieuse. ..

Pendant les vacances, (Contrairement à ce qu'on dit, les instits bossent aussi pendant leurs vacances ! Ce ne sont pas des mammouths ! ) je suis tombée sur un site extraordinaire celui de maîtresse 72 qui a fourni un travail fantastique pour travailler avec cette méthode en cycle 3.

J'ai également vu que le site du CNDP de Reims propose  des exercices supplémentaires à la méthode pour tous les niveaux d’élémentaire. Ces exercices sont classés en trois niveaux (facile, moyen, difficile) pour chaque classe. Pas mal pour les classes hétérogènes !

Enfin, l’excellent site du cartable fantastique de Caroline Huron propose des exercices pour dyspraxiques adaptés à cette méthode. (voir rubrique dys.)

Je cherchais une méthode de français globale qui permette à la fois de « donner à manger » aux meilleurs élèves, tout en permettant aux plus faibles d’acquérir les bases.

De plus, je trouvais que mes élèves progressaient peu en rédaction et en orthographe grammaticale .

Je me suis donc lancée à la rentrée. J'ai acheté la méthode "Faire de la grammaire" de F. Picot pour le CE2 et pour le CM1 (Pas cher, c'est Scéren!) et j'ai fait un montage à ma sauce pour mon TNI et pour mon élève dys.

Je complète en orthographe "Je mémorise et je sais écrire des mots" du même auteur qui permet également à la fois de reprendre les sons/graphies tout en travaillant sur l'orthographe, la grammaire, le vocabulaire en général.

Je ne suis pas déçue: c'est un travail beaucoup plus intéressant pour moi et qui porte ses fruits. D'ailleurs, ce sont plus des méthodes de français que de grammaire et d'orthographe.

Cela ne fait qu'un mois et demi que je travaille ainsi mais tous mes élèves produisent maintenant des textes. Ils progressent beaucoup en orthographe grammaticale. Un de mes anciens élèves de CE2, redoublant, qui n'arrivait pas à reconnaître ni les phrases, ni les paragraphes y arrive enfin! Ouf! Et en plus il rédige de petits textes !

Comment se présente la méthode?  

Un texte de démarrage et une séquence orale de compréhension de lecture.  

De quoi parle le texte? Quel type de texte est-ce? 

Puis des questions plus précises sur le sens, les pronoms, les inférences de façon à avoir une lecture plus fine du texte. Travail sur le vocabulaire et l'utilisation du dictionnaire. Travail sur le sens du mot dans le texte, recherche de synonymes. 

A quel temps est le texte? Qu'est-ce qui nous permet de le dire ? Repérage des terminaisons des verbes, indicateurs de temps (démarrage des compléments circonstanciels). Où se déroule l'histoire? Indicateurs de lieux.  

Qui raconte l'histoire? Un personnage? Un narrateur?...  

Travail systématique sur la structure du texte: reprérage des paragraphes, titre, auteur.

Donner un titre à chaque paragraphe: travail sur le résumé.  

Repérage des types de phrases et de la ponctuation, reformulation des types de phrases, travail sur la phrase négative et transformation en affirmative. 

Travail sur les connecteurs logiques.  

Transposition du texte ou d'une partie du texte: changement de temps, de personne. Donc repérage du verbe et des terminaisons. Repérage et utilisation des pronoms. Travail sur l'accord sujet/verbe. Modification des indicateurs de temps donc utilisation des C.C. 

Remise en ordre de mots pour faire des phrases.  

A chaque fois, on collecte certains morceaux de texte: ex la phrase négative et la phrase affirmative que nous avons obtenue, un morceau de texte au présent et un au futur, les indicateurs de temps, de lieux, etc.  Avec le TNI, on collecte directement sur une page de l'écran: c'est beaucoup plus rapide.

Petit à petit, d'autres choses viennent se rajouter.  

Au début, c'est très long, ça prend du temps, puis à partir de la Toussaint, c'est beaucoup plus rapide. Dès le mois d'octobre, on peut commencer à donner du travail en autonomie aux plus dégourdis. 

Ce travail oral est indispensable. Il permet aux enfants de trouver des stratégies pour s'approprier l'écrit. Il est systématique et répétitif. Chaque début de semaine, c'est le même fonctionnement. On peut supprimer certains exercices quand tout le monde à bien compris.  

Ceux qui ont compris plus vite viennent au TNI et expliquent leurs stratégies aux autres. Pour les plus rapides, cela les obligent à verbaliser ce qu'ils ont compris: ils comprennent donc encore mieux. Pour les plus lents, la répétition, les différentes façons d'expliquer et les encouragements des autres leur permettent d'avancer. 

Pour moi, c'est La Méthode de français pour le TNI. Voir article sur le comment.  

A côté de ce travail oral, qui peut être réparti sur plusieurs jours, il y a le travail écrit individuel. 

ex: On donne un petit texte écrit au futur à transposer au présent avec un changement de personne.  

Au début, c'est difficile, surtout pour les CE. Les enfants ne pensent pas à tout modifier (comme par exemple, les adjectifs possessifs) ; ils sont obligés de réfléchir à chaque fois. Ce ne sont pas seulement des exercices d'application , ce sont à chaque fois des tâches complexes: chaque élève est obligé d'être actif et de mettre en jeu toutes ses connaissances.

Chaque semaine, on travaille en rédaction ( de petits textes! ): des aides sont fournies, l'élève est guidé et progresse peu à peu. ("La rédac, c'est pas inné ! ")

Le français est travaillé de manière globale.